installation vivante, sensible, sonore et plastique
autour de l’ancienne quincaillerie de Poullaouen
janvier à juin 2010
une commande du Plancher – Scène du Kreiz Breizh aux artistes de La Quincaille

La carte mémoire actionnée par l’équipe artistique de La Quincaille, Séverine Valomet, Sophie Hoarau et Denis Colin, a conduit cette exploration dans l’histoire de la légendaire quincaillerie de Poullaouën tout au long de la saison.

Pour commencer un gros temps de collectage tous azimuts avec une cinquantaine de récits enregistrés, les « Carnets de Petit Fouilleur » distribués aux écoliers et les objets dénichés et photographiés chez les habitants…

Le thème d’accroche : Qu’est ce que vous y trouviez dans ce « grand bazar », tel qu’on l’appelait quand il était ouvert ?

On y venait à pied, à vélo, plus tard en voiture, de Brest même !

Les thèmes sous-jacents : comment s’est construit cette grande bâtisse au fil du développement de son commerce et comment cette évolution a accompagné la vie des générations successives autour de ce petit bourg de campagne ?

Pour Séverine, initiatrice de La Quincaille, et Sophie, impliquée depuis les premiers jours, c’était un grand moment, attendu depuis longtemps, d’aller elles-mêmes rencontrer les habitants de Poullaouën, plus ou moins familiers du lieu et du projet.

Jusqu’en avril, la collecte a pris diverses formes, de goûters du dimanche à la quincaille en rencontres chez les habitants, dans les cafés, au club de gym des anciens… Un « Carnet du Petit Fouilleur » a par ailleurs été créé pour accompagner les enfants de l’école à la recherche des souvenirs dans leur famille.

À partir d’avril, le temps de la création a démarré, intense jusqu’à la « réouverture du Grand Bazar » le 2 juin.

Un travail plastique considérable a eu lieu afin de mettre en scène les récits et les souvenirs, toute une histoire récoltée. À travers le stock d’objets et de matières restant de l’ancien bazar s’est inventée une vaste installation plastique, sonore et scénique à parcourir de haut en bas dans la quincaille.

Ecritures, improvisations préparatoires, répétitions scéniques, invention de personnages, fabrication d’une douzaine de décors intérieurs et extérieurs, création de dix bandes sonores en écoute dans différents coins de l’installation… ont ainsi tenté de révéler les richesses et les émotions de ce collectage oral et concret.

 

Une matière si foisonnante que plusieurs éléments imaginés au départ n’ont néanmoins pas pu être réalisés.

Cette véritable résidence de création mise en place par Le Plancher — car la commande aux artistes était bien de collecter pour retransmettre à leur façon, à la quincailloise — a permis d’établir de nouveaux liens avec les gens alentour, de faire participer des habitants qui n’étaient encore jamais venus dans cette nouvelle fabrique artistique.

 

Le « Grand Bazar » a donc rouvert ses portes pendant dix jours, en parcours labyrinthique dans cette mémoire revisitée et réinventée…

à la suite de quoi, pour poursuivre et faire trace de cette matière commune, un objet-livre a vu le jour…

 

 

La presse